Jeudi 05 septembre 2019 : Remiremont, une sortie différente :  Nous nous retrouvons à 15 ce matin dans la <<Coquette et Belle des Vosges>>. Nous y sommes attendus par Régine guide de O.T. pour la découverte de la fabuleuse histoire de Remiremont, celle du plus prestigieux et du plus rayonnant Chapitre féminin noble d’Europe. Tout d’abord elle nous raconta l’histoire de la ville depuis la création du monastère fondé au début du 7ème siècle jusqu’à nos jours. La communauté religieuse féminine vouée au départ à la prière et à méditation s’est transformée en Chapitre Noble.  Après avoir, dès la création en 620 du monastère sur le Saint-Mont, obéi à la stricte règle colombanienne établie par l’évangéliste Saint-Colomban, les moniales adoptèrent deux siècles plus tard celle plus souple de Saint-Benoît, et en 818 quittèrent leur montagne où les conditions de vie étaient difficiles pour s’installer dans la vallée sur la rive gauche de la Moselle. L’Abbaye sur intervention de L’Abbesse dépendait du Saint-Siège pour le pouvoir spirituel et de l’Empereur pour le temporel, mais c’est l’Abbesse qui en était le véritable chef, elle portait le titre de <<Princesse d’Empire>> et siégeait à la Diète du Saint Empire romain germanique. Puis avec l’abandon de la règle bénédictine vers un mode de vie plus souple et plus agréable acquis par la sécularisation qui permis de ne faire ni vœu ni profession religieuse le chapitre devint une sorte de maison d’éducation pour jeunes filles de haute noblesse qui alors vivaient en femmes du monde dans l’aisance et le confort de leurs maisons particulières. Que ce soit pour Toute postulante que soit pour la princesse-abbesse ou pour les comtesses-chanoinesses, devait faire preuve de seize quartiers (4 lignes de chaque côté) de noblesse sans mésalliance ; même les filles de Louis XV ne purent y entrer. Caricaturalement, c’était une sorte de coffre-fort de jeunes filles riches qui y faisaient fructifier leurs biens en attendant que papa leur trouve le meilleur parti, et lorsqu’elles quittaient le chapitre elles cédaient leurs avantages à une nièce déjà présente, la fortune restant ainsi dans la famille. Puis vint la Révolution Française avec l’abolition des privilèges et des droits seigneuriaux suivi de la suppression des monastères et donc la fin de l’existence légale du Chapitre ainsi que le départ obligé des Chanoinesses. La vie sauve car bien aimées de population, certaines restèrent dans les environs, d’autres retournèrent dans leur famille si celle-ci n’avait pas été exécutée subissant alors pour quelques une le même sort.  Abbesses, Chanoinesses, <<ces Nobles Dames>> ont laissées partout dans la ville leur empreinte prestigieuse.

Après cette partie historique nous pénétrons dans la magnifique Eglise Abbatiale Saint-Pierre édifiée en grès des Vosges à partir de 11ème siècle et fruit de la superposition de 2 églises romane et gothique. Nous y admirons les vitraux, la statue véritable trésor d’art byzantin et roman de « Notre Dame du Trésor » qui arrêta les répliques du tremblement de terre de 1682 lorsqu’elle franchit le porche de l’église après sa procession dans les ruelles de la ville, le monumental retable en marbre noir et calcaire blanc,  …Nous apprenons que bien que construite sur du sable, grâce à l’ingéniosité des colonnes elle a résisté au tremblement de terre de 1682 ressenti jusqu’à Paris. Dans la crypte nous découvrons 3 chapelles dont l’une ornée de peintures murales, et quelques sarcophages qui n’étaient pas forcément à usage unique. Nous apprenons également que la rénovation de l’église et de la crypte de 1988 à 2000 a pu se faire grâce à Mr Christian Poncelet alors Président du C.G. des Vosges et du Sénat. A l’extérieur nous apercevons quelques maisons canoniales (il n’en subsiste que 14) ayant appartenues aux Chanoinesses, nous admirons le Palais Abbatial aujourd’hui mairie construit en 1394, détruit par le tremblement de terre de 1682, reconstruit part l’Abbesse Anne-Catherine de Lorraine, puis incendié par les prussiens en 1871 et à nouveau reconstruit. Nous achevons cette visite guidée par l’intérieur du Palais à la découverte du cabinet de jour de l’Abbesse, le salon des mariages et le grand salon. Nous remercions vivement notre guide pour sa brillante et quelque peu humoristique prestation. Nous revoilà libre.

Il va bientôt être l’heure de manger. A la question << c’est tiré du sac ?>> qui avait été posé, la réponse avait été <<comme d’habitude>> et là, surprise, l’habitude se transforma en restaurant après un petit tour en ville à la découverte des arcades et quelques autres curiosités. Nous nous y attardons, si bien que la courte randonnée prévue pour l’après-midi sera raccourcie et ne nous mènera guère plus loin qu’au Fort du Parmont érigé de 1874 à 1876 tombé aux mains des allemands le 18 juin 1940, il sert après guerre comme dépôt de munition de l’armée américaine jusqu’en 1960 puis abandonné jusqu’en 2005, depuis in est en cours de restauration par des bénévoles dont l’un nous en ouvrira la porte et nous mènera au meilleur point de vue sur la ville. Nous y apercevons d’un côté Saint-Nabord puis plus loin Eloyes, et de l’autre côté vers l’est la vue s’étend jusqu’au Hohneck. Nous rejoignons nos voitures sans avoir observé la moindre goutte de pluie de toute la journée malgré le temps menaçant de ce matin.                                                             JPM

 

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