Nous nous retrouvons à 7 ce dimanche matin au point de rendez-vous à Sélestat pour notre sortie nature.

Equipés de lunettes ornithologiques, de jumelles et d’appareils photos, nous nous dirigeons vers une première passerelle qui nous permet de traverser l’Ill pour nous rendre à l’observatoire des Rohrmatten.

Toute cette zone a été « rendue à la nature » suite à la tempête de 1988 qui mit à terre les peupliers se trouvant en ce lieu. Nous ne sommes pas les premiers arrivés, deux photographes ornitho sont déjà à l’affut. Nous identifions très rapidement des vanneaux huppés en vol nuptial, un couple de barges à queue noire, des bernaches du Canada, des oies cendrées, des hérons ainsi qu’un héron pourpré, un martin pêcheur de manière furtive, des canards souchets, des sarcelles d’été, des cormorans et des cigognes. Par ailleurs, les coucous que nous repérons très rapidement, nous rappellent leur retour.

Nous nous dirigeons ensuite par les prairies fleuries vers la forêt de l’Illwald, au cœur d’une réserve naturelle de près de 2000 hectares de superficie. Malheureusement, cette forêt est touchée par la chalarose du frêne. Ce champignon qui nous vient de Chine a été détecté pour la première fois en France en Haute-Saône en 2006. Il se propage principalement par voie aérienne à raison de 50 km par an. Depuis avril 2017, l’accès de la forêt est interdit par arrêté préfectoral. Seul le sentier balisé par le Club Vosgien étant sécurisé, est ouvert à la randonnée. Nous constatons les nombreux dégâts causés par ce parasite. Entre 4000 et 5000 m3 de frêne sont à terre depuis le début de l’année.

Notre balade nous mène après le pique-nique de midi à l’observatoire de la grande faune et espérons y admirer le martin pêcheur. Une fois de plus, ce n’est qu’un passage furtif qui ne nous donnera pas la possibilité de le fixer sur les « pellicules ». Nous aurons plus de chance par contre d’observer les batraciens présents. Dans l’ordre des anoures, crapauds et grenouilles nous signalent leur présence par leur chant. A présent, Jean nous montre les sonneurs à ventre jaune, espèce quasi menacée, qui a la particularité d’avoir la face ventrale jaune à orangé, tachetée de noir ou bleu gris. Mais sa grande spécificité est sa pupille en forme de cœur. Dans la mare suivante, nous observons toujours des sonneurs, mais également des tritons (ordre des urodèles).

Nous terminons notre rando (près de 13 km) sans avoir pu voir ni daims, ni chevreuils, bien que l’Illwald abrite la seule population de daims à l’état sauvage de France, 300 individus ayant été dénombrés lors du comptage de mars 2018.

Merci au guide de nous avoir fait découvrir ce site et rendez-vous est pris pour découvrir les résurgences et ce dès que la forêt sera sécurisée.

Anne et Gilles

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