7 janvier : 2è sortie hivernale «Secteur du Petit-Ballon »
Nous ne dérogeons pas à la règle, la sortie de début janvier « fait le plein » et cette année plus encore… re-confinement possible et neige fraiche abondante, il ne faut pas manquer l’occasion. Nous serons donc 26 présents à chausser enfin les raquettes après une saison "sans" et ceci dès le départ cote 888 à Obersengern. Nous formerons 4 groupes distinct pour être dans les clous de la règlementation pour un circuit prévu de 8 kms en non-stop nous menant au col du Hilsenfirst. Ciel couvert mais bonne visibilité, paysages hivernaux superbes, arbres chargés de neige et ployant sous la charge, panneaux givrés. Les visages souriants en disent long. Petite information lors de la pause au sujet des combats du Hilsenfirst de juin 1915, de ce point culminant des combats des Vosges. Complément d’info reçu depuis par Dédé Doll « notre refuge du Markstein était utilisé par les Français comme infirmerie, et les chiens de traineau stationnés au Breitfirst ont été utilisés pour le transport. Le Langenfeldkopf, qui est resté français tout au long de la guerre, était surnommé par les habitants (allemands) de la vallée de Guebwiller "Tête des Français".
La descente se fera en neige épaisse, nous franchirons quelques clôtures et rejoindrons le Hilsen en raccourcissant légèrement le circuit annoncé, finissant ce périple vers 12h30, oxygénés, heureux de notre matinée sportive et à peine affamés. Un peu moins de 7 kms pour 330m de D+, une formule qui a ses avantages. fh

La bataille de l’Hilsenfirst (14 au 21 juin 1915)

Considéré comme champ de bataille « secondaire » en comparaison de la « mangeuse d’hommes » du Hartmannswillerkopf et du « tombeau des chasseurs » du Linge, l’Hilsenfirst occupait, entre les vallées de la Lauch et de la Fecht, une situation stratégique de verrou sommital entre les positions françaises de l’axe Gustiberg – Lauchenkopf – Langenfeldkopf et le poste avancé allemand du Petit-Ballon – Strohberg. L’objectif de la 47e et de la 66e Division d’Infanterie était de reconquérir la haute-vallée de Munster, autour de Metzeral et de Sondernach : l’Hilsenfirst deviendra ainsi le point culminant des combats des Vosges.

Pendant la période préparatoire, des camps seront installés notamment au Breitfirst et au Klintzrunz, à la sortie de Linthal. Des ambulances alpines (hôpitaux de campagne) sont aménagées au Steinlebach et à l’Oberlauchen.

Le 14 juin, après une préparation d’artillerie de quatre heures, l’assaut est donné à l’Hilsenfirst par la brigade de chasseurs du colonel TABOUIS. Le 7e Bataillon de Chasseurs Alpins (7e B.C.A., stationné à Draguignan) s’élance du Langenfeldkopf par le Wüstenrunz. Sa 6e compagnie, les troupes d’avant-garde du capitaine Pierre MANHES, est encerclée par des éléments de l’unité d’élite de la « Württembergische Gebirgs- Kompagnie » (W.G.K. 1). La résistance héroïque de ces 137 « diables bleus » méridionaux durera quatre jours, pendant lesquels ils feront rouler de grosses pierres sur leurs assaillants. Par ordre du Général DE MAUD’HUY, commandant la 7e Armée, la 6e compagnie sera plus tard surnommée « compagnie de Sidi-Brahim », en hommage à la bataille livrée du 23 au 26 septembre 1845, dans l’ouest algérien, entre les troupes françaises et l’émir Abd El Kader. Une plaque commémorative nous rappelle toujours cet épisode historique qui fut mentionné par les journaux du monde entier.

Le 7e B.C.A paiera un lourd tribut à l’Hilsenfirst :
89 tués, dont 6 officiers ; 272 blessés, dont 5 officiers

La reconquète de l’Hilsenfirst aura permis aux troupes françaises de progresser en une semaine d’environ 7 km vers l’Est en investissant la haute-vallée de la Fecht, cette fameuse « poche de Metzeral », remontant de Munster à Sondernach et à Mittlach. Cette avancée sera réalisée au prix de fortes pertes humaines dans les deux camps : la somme des victimes recensées par unité permet d’estimer qu’elle aura coûté la vie à un millier de combattants. Et parce qu’il n’y aura jamais de victimes « secondaires », il semble légitime que l’Histoire et la Mémoire puissent leur rendre hommage, ici et maintenant, cent longues années après celle qui n’aura hélas jamais été la « Der des Ders

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